L’importance du rêve

Depuis tout petit je me pose beaucoup de questions. Un peu trop selon certain « Ah mon ptit gars tu te prends trop la tête » ! Le problème, c’est que plus j’avance et plus je vois l’état du monde, plus je m’en pose. Quand j’ai compris que changer les autres ce n’était pas utile, j’ai redoublé d’effort pour me former moi même : apprendre, voyager, et m’émerveiller…

« Hier, j’étais intelligent je voulais changer le monde, aujourd’hui je suis sage et je me change moi même »

– Djalâl ad-Dîn Rûmî

L’importance du rêve

Un jour, alors que j’étais à Noël avec ma grande mère et que je lui parlais de mes projets et de mes doutes, elle m’a dit « il faut que t’arrêtes de rêver… le monde il est comme ça et il faut s’adapter ». Sur le coup, je lui ai répondu que ce qui me maintenait en vie, c’était mes rêves. J’avais de la répartie. Dans la réalité, ses propos m’ont tellement marqué qu’il m’a fallu un mois pour me convaincre de nouveau que oui : un autre monde est possible.

Ma R4, elle supermarche bien !

Ce slogan en dit long sur le désir de croissance des cinquante dernières années. A l’époque, toute « croissance » était bonne : n’ayant aucune vision sur l’impact que cela peut avoir à long terme, pourquoi se priver ? Depuis, il est clair que « la croissance infinie sur une terre finie » a ses limites. Notre génération se trouve prise entre deux époques : l’ancien monde est en train de tomber et nous construisons le nouveau, mais doucement. On est souvent perdu face à cette transition, mais comment retrouver ce sentiment d’innocence où nous pouvons nous développer et avancer ?

Au-delà du dérèglement climatique : le dérèglement des mentalités

Après mes constats je me suis rendu compte que ce qu’il fallait surtout sauver ce n’était pas le climat, mais nos mentalités. En effet, si on regarde les sociétés respectueuses de l’environnement, comme les sociétés indigènes, elles sont surtout respectueuses de leur environnement c’est à dire : de ce qui les entoure. Lorsqu’on observe les interactions entre humaines :  les inégalités hommes-femmes, la montée des extrêmes, la peur de l’autre, le racisme… on se rend compte que notre environnement n’est pas sain. Tout le monde s’agite autour du climat comme si résoudre ce problème serait la fin de tous les problèmes sur Terre. Mais ce n’est que le fruit et la conséquence d’un dérèglement de nos mentalités : nous aurions beau trouver aujourd’hui le moyen de l’éradiquer, notre monde sera toujours aussi malsain. Nous avons un problème de fond et la liste d’aberrations dans ce monde est beaucoup trop longue pour être résumée ici. Est ce que l’augmentation exponentielle de C02 ces 100 dernières années est corrélée avec l’augmentation de notre bêtise ? Ainsi, selon moi on aura du mal à respecter son environnement si on n’arrive pas à respecter son prochain et au delà de ça : soi même.

L’importance du long terme : un CAP à suivre

J’aime cette histoire du bateau : lorsque deux bateaux sont côte à côte et décident de prendre un cap différent avec quelques degrés d’écart, ils prennent une direction différente. Au bout d’une heure, ils vont s’éloigner mais ils resteront proches, au bout de dix heures, ils se perdront de vue. Au bout de 10 jours ils auront pris des destins différents.

Ainsi, selon moi, construire ses bases pour vivre bien et en harmonie est un travail de fond et de long terme. Ce n’est pas quelque chose que l’on peut voir immédiatement : c’est un cheminement. En récompense, avec beaucoup de patience et de persévérance et surtout en maintenant le cap que l’on a choisi, on peut aller où bon nous semble. Ainsi, si on veut devenir réalisateur, on commencera par faire une vidéo aujourd’hui, demain, après demain et ça, sans relâche… Aujourd’hui, on veut tout, tout de suite. Mais un arbre ne pousse pas en une journée : il s’enracine dans le temps et plus ses racines seront importantes, plus il fera de fruits, longtemps.

Savoir ce que l’on veut

« Si tu ne joues pas au loto, t’es sûr de pas gagner »

– Jean-Paul Lilienfeld, Quatre garçons plein d’avenir

Pour reprendre l’histoire du bateau, le plus important est pour moi de trouver ce que l’on veut vraiment et ainsi définir un cap. Et ce que l’on veut vraiment variera des dizaines ou des centaines de fois au cours de notre vie, et tant mieux ! En se mettant des objectifs clairs et un cap à suivre, on crée un chemin et on développe beaucoup de choses : on chemine. Pour reprendre l’exemple du réalisateur, ce qui sera important ce ne sera pas si aujourd’hui il est réalisateur ou non mais bien que tout ce qu’il a réalisé jusqu’à maintenant, fait de lui, ce qu’il est aujourd’hui.

Pas à pas on peut aller où bon nous semble

Ainsi, en procédant pas à pas, on commence une histoire, on bâtit des fondations. On peut tout faire, surtout aujourd’hui avec Internet. Il est possible de s’auto former sur tous les sujets et augmenter le champ des possibles. Vivre ses rêves est aujourd’hui à la portée de tous, et selon moi, nécessaire. Nous pouvons rêver à tout, nous avons accès au monde et à un réseau de la quasi totalité de la planète : tout est possible.

Un réseau mondial pour faire bouger les choses

Dans tous les milieux c’est la même chose. Si on pense comment on va échouer, on échouera sûrement, si on réfléchit à comment on va y arriver ?

Dans toutes les sphères nous avons besoin d’un réseau : pour créer des liens sociaux, pour se soigner, pour se divertir, pour se nourrir, finalement la vie est un énorme réseau. Si chacun de nous vivait reclus, nous n’en serions pas là (dans le bon et mauvais sens). Créer un réseau dans un domaine de prédilection est ainsi indispensable : il augmente les chances de voir ses rêves se réaliser. Aujourd’hui, plus que jamais, le réseau de gens voulant faire bouger les choses s’aggrandit et c’est une opportunité inouïe d’entraide.

Il n’y a plus qu’à

En définitive, si nous sommes ici c’est parce que des personnes ont rêvé et ont osé mettre en œuvre leurs rêves. Notre réseau de rêveurs est grand : il va au delà de tout, au delà des langues, de la couleur, il est infini et à la hauteur de l’imagination humaine. Dans tout les cas je me rappelle souvent de cette phrase :

« peu importe ce que vous faîtes, assurez vous que cela vous rende heureux »

De mon côté, ce que j’ai toujours voulu faire : c’est réalisateur ! Il n’y a plus qu’à.

Antoine Willm, pour le printemps 2019